Pierre de l'Ange
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Quand tu lui demandes son métier,
Il te répond sa passion de la terre.
Marchant dans ses vignes digne et fier,
Il parle de ses ancêtres comme si c'était hier.
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Il caresse chaque feuille avec tendresse,
Soupèse chaque grappe avec adresse ;
La vigne demande temps et compréhension,
Pour qu'une belle floraison fasse son apparition.
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Le vigneron de son travail est récompensé,
Quand l'heure des vendanges a sonné ;
Car chaque cep ayant bien donné,
Pourra prétendre à l'AOC.
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Et puis il y a l'ambiance des vendanges,
Le soleil est plus bas, la luminosité change...
Il est temps d'honorer Dionysos,
Comme l'amour vient d'Eros.
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Enfin la dégustation approche, sereine :
Le vin va pouvoir couler dans les verres,
Comme il coule dans nos veines,
Dans cette osmose avec la terre.
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La robe nuancée et brillante,
Comme une amie bienveillante,
Dans le verre de dessine,
Dans le mouvement se raffine.
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Le vin tel la femme,
Se révèle par étape ;
Un strip tease qui vous épate,
Ravivant toujours un peu plus la flamme.
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Laissant entrevoir sa jambe,
Jouant de la larme ,
Il vous fait du charme,
Qui ma foi vous désarme.
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Mais il est aussi comme un homme,
Robuste et rond à la fois,
Boisé et tout en chair parfois,
élégant comme les couleurs d'automne.
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Il vous enveloppe de son parfum,
Dans lequel on se sent bien.
Il vous fait voyager de génération en génération,
De rêveries épanouies en imagination.
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Ce soir le vin de mes songes coule à flot,
Lâchant pour quelques rimes ces mots,
Breuvage de la terre, breuvage des dieux,
On le boit volontiers à deux...
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Car ce breuvage se partage,
Quel que soit son âge,
Il est intemporel,
pour ne pas dire immortel
Battistelli Pascale